Aujourd'hui, ma petite Zoé a 2 mois! OMG, le temps passe tellement vite!
Je profite d'une de ses (rares) siestes pour vous raconter un peu mon accouchement. Pourquoi cette envie de partager cette expérience? parce que, personnellement, j'aurai aimé lire plus d'histoires d'accouchements par forcément idylliques comme on nous montre dans les films, ou même dans les reportages type "Baby Boom".
Parce que, oui mesdames, tout ne se passe pas forcément comme on le voudrait. Bon, je ne me plains pas, il y a eu des points positifs pendant mon accouchement hein!
Tout à commencé le dimanche 26 février dernier. Cela fait une semaine que j'ai des contractions non-stop toutes les 10 minutes. Des contractions oui, mais pas douloureuses (mais pas agréables non plus...). Donc j'enchaîne les RDV de contrôle à la maternité, mais rien ne bouge : je suis toujours dilatée à 1cm seulement. Mais ce dimanche 26 février, je sens que les contractions sont différentes, elles deviennent assez douloureuses. Je commence à noter l'heure à laquelle elles surviennent à partir de 18h. Je prend le temps de me doucher, de manger, de me reposer et j'essaye même de dormir un peu.
Pour la blague, ce dimanche soir, il y a le "super" match PSG-Marseille que le mari voulait absolument voir! On avait parié toute la semaine que notre petite puce allait tout faire pour lui faire rater ce match. Et ça n'a pas loupé : à la mi-temps, les contractions sont beaucoup trop fortes et le chéri décide de m'emmener à la maternité.
Nous voilà donc à la maternité vers 22h. On nous place dans une salle d'examen. Je ne suis dilatée qu'à 2cm, mais vu la douleur des contractions, on me place rapidement en salle de travail. Comme je suis en hypertension depuis le début de la grossesse, on me met sous perfusion un médicament pour faire descendre ma tension. Seul soucis, ce médicament arrête les contractions, et ralenti le travail. On me met donc aussi une perf' avec un accélérateur de travail. Et sur mon autre bras, on me branche pour prendre ma tension toutes les 5 minutes. Me voilà donc branchée de partout et donc dans l'interdiction de me lever...
La sage-femme me demande si je veux la péridurale : OUI je la veux (même si c'est un branchement de plus)! Elle appelle donc rapidement l'anesthésiste de garde qui arrive plutôt vite. Bien sûr, vu qu'on est dimanche, et qu'il est minuit passé, Monsieur est grincheux de s'être fait réveillé pendant sa garde! Très agréable. Peu importe, il fait son travail, me pose la péri rapidement, et sans douleur, et s'en va sans un mot. En 10 minutes, je ne sens plus la douleur! Je sens juste mon ventre se contracter mais cela ne fait plus du tout mal! LE BONHEUR! Je tente même de m'endormir un peu pour prendre des forces. Mais je n'y arrive pas trop, la sage-femme vient trop régulièrement m'examiner, et j'ai la bouche sèche (et interdiction de boire). C'est une des choses qui m'a le plus marqué! Cette sensation atroce de soif.
Environ 1h après la pose de la péri, je sens que les douleurs reviennent. Les contractions sont horribles. Le chéri appelle la sage-femme, qui fait revenir l'anesthésiste en urgence. Monsieur grincheux revient donc, et commence à insinuer que c'est moi qui ai du bouger, que c'est la seule explication si la péri ne fonctionne plus! Mais bien sûr! Il me réinjecte donc son produit, attend 5 minutes sans dire un mot pour voir si ça fait effet. Je lui dis que oui, mais qu'il y a quand même une douleur légère qui persiste. "C'est normal", et il s'en va... Il est 2h du matin, je suis dilatée à 6cm, et la douleur revient totalement au bout de 15 minutes. On rappelle le médecin, qui râle toujours, et qui décide de m'injecter un autre produit en grommelant. Je vois mon mari bouillir, je sens bien qu'il a envie de lui casser la figure! Ah ah. Et moi je souffre toujours.
A 3h, je suis toujours dilatée à 6cm! La sage-femme vient me percer la poche des eaux pour accélérer le travail, et en profite pour me vider la vessie (oui, le truc glamour que personne ne raconte jamais). Quand elle me voit grimacer, elle comprend que je sens tout ce qu'elle est en train de faire. Oui oui, je le sens ton tuyau planté dans ma vessie, et oui c'est une sensation horrible! Elle comprend alors que l'anesthésie est encore en train de se dissiper. Comme mon mari, elle aussi est en train de bouillir contre l’anesthésiste. Elle le rappelle une 4ème fois... Et pendant ce temps, moi je souffre... A 4h, il n'est toujours pas revenu, et je suis toujours dilatée à 6cm. Cela fait donc 2h que je souffre pour rien du tout... La sage-femme n'est pas du tout optimiste et appelle le gynéco de garde pour le prévenir qu'il risque d'y avoir une césarienne. Et là j'imagine l'horreur : une césarienne sans anesthésie vu qu'elle ne fonctionne pas sur moi! Et même si la dilatation arrive à se remettre en route et que j'accouche par voie basse, je n'ai plus du tout assez de force pour pousser! Je pleure... je craque totalement.
Lorsque l'anesthésiste revient me faire une 4ème injection de produit, il est 5h du matin. Et là, le bonheur est de retour : la douleur est partie! Je m'endors presque instantanément. Je suis totalement stone. Mais je suis toujours dilaté à 6cm... La sage femme m'installe une barre d'accouchement (sorte d'arc au dessus du lit), et me fait prendre pleins de positions pas du tout confortables contre cette barre pour tenter d'accélérer le travail... A 6h, la sage-femme dit au gynécologue de garde qu'il faut qu'il vienne, car le travail est trop lent, et que ma tension est élevée malgré les médoc. Juste avant qu'il n'arrive, elle me réexamine, et là, miracle, je suis en dilatation totale! Mon corps et mon bébé ont du avoir peur de la césarienne!
Je n'ai qu'une envie : pousser! Je sens que bébé me gène. Lorsque le gynéco arrive, tout s'enchaîne très vite! Il s'installe me demande de pousser, et en 4-5 poussées ma puce est sortie! Comme une lettre à la poste! Enfin, façon de parler, parce que, il faut être honnête, même avec la péridurale qui fonctionne, on sent une douleur, on sent son bassin bouger, on sent les mains du gynéco qui vous écarte! Et c'est tellement épuisant physiquement quand on vient de passer la nuit à souffrir. Heureusement que ma puce est sortie vite, je n'aurai pas tenu plus longtemps. Et autre joie : je n'ai pas eu besoin d'épisiotomie! J'avais demandé au gynéco de n'y avoir recours que si c'était vraiment nécessaire, et il a bien respecté mon choix (apparemment ça n'est pas le cas dans toutes les maternités...). Du coup, je n'ai eu qu'un petit déchirement qui n'a nécessité qu'un seul point de suture).
On me pose ma poupée sur le ventre. Elle est magnifique! Mais je n'ai pas le temps de l'admirer. A peine 10 secondes après, on l'emmène loin de moi. Je ne comprend pas tout car elle a poussé un petit cri, donc je pensais que tout allait bien. Ils ne proposent même pas à mon mari de couper le cordon ou de les suivre, ils emmènent notre fille dans une autre pièce en courant presque. On est tellement fatigués et sonnés avec le chéri qu'on ne panique pas trop, même si on ne nous dit rien. Le gynéco est en train de me recoudre et semble bien zen! Il nous rassure en blaguant avec mon mari sur le match de foot, et sur toutes les femmes de footballeur du PSG qu'il a accouché (j'ai accouché à St Germain en Laye, donc forcément...). Au bout de 5 minutes, on entend un cri : c'est notre bébé! Elle va bien! On autorise même mon mari à aller la voir. Et quelques minutes plus tard, nous voilà enfin réunis tous les 3.
Même si la phase de travail a été plutôt catastrophique et très très douloureuse, je suis contente car elle n'a duré "que" 9h. Je sais que cela aurai pu être bien plus long... Comme la phase de poussées! Elle aussi a été très rapide! Je ne saurai pas vous dire combien de temps elle a duré, mais elle n'a semblé durer que quelques minutes.
A l'heure d'aujourd'hui, je me souviens avoir eu la plus grosse douleur de ma vie, mais je retiens surtout l'image de ma puce, posée sur mon ventre! Tellement belle, avec ses grosses joues roses! Un vrai poupon! Mes premiers mots ont d'ailleurs été "ma poupée". Je crois que j'aurai cet instant gravé dans ma mémoire à vie!
Ma Zoé, ma poupée, mon amour!